«
Félicitation Glass Heart ! Cà t’es probablement égal de le savoir, mais avec
le travail d’aujourd’hui, ça fait exactement cinquante personnes que tu
élimines pour l’organisation. » Tels étaient les derniers mots que Glass
Heart attendit avant de se suicider. Le cœur de verre de la jeune tueuse
s’est brisé après avoir vu la fille de sa cible, partie acheter une glace à
déguster, pleurer la mort de son père assassiné par sa main. Tout ce que
désirait la jeune tueuse de quatorze ans était d’être enfin libre.
Seulement l’organisation ne désire pas perdre son meilleur tueur. Pour la
sauver, le cœur d’une personne fraichement morte fut volé. Glass Heart qui
espérait le repos éternel se retrouve aux prises avec des images d’une
femme et d’un homme qui lui sont inconnus. Pourquoi se sent-elle si bien
auprès de cet homme ? Si la tueuse n’arrête pas de se questionner, le
lecteur reconnaîtra les héros de la précédente série de Tsukasa Hojo :
Kaori Makimura et Ryo Saeba.
A son réveil, une année plus tard, Glass Heart décide de retrouver Ryo.
Pour cela elle suivra son cœur. Seulement elle ne part pas toute seule,
l’organisation lui envoie une armée pour l’éliminer.
Pendant ce temps, Ryo Saeba continue de jouer les séducteurs obsédés. Cette
attitude n’est qu’une façade, il pleure toujours la mort de Kaori. City
Hunter-le nettoyeur de Shinjuku- a fermé boutique. Au revoir le tableau
noir des messages ! Bonjour souffrance ! Cette souffrance s’atténuera quand
il rencontrera Glass Heart. Il verra en elle sa précieuse kaori et la
considérera comme sa fille.
Mais avant que Glass Heart devienne, en apparence, une adolescente chinoise
normale nommée Xiang-Ying, elle devra mettre fin à ses liens avec la pègre.
Seule elle n’aurait eu aucune chance face à des hommes parfaitement
entraînés à tuer. Ce n’était sans compter avec la présence de City Hunter.
Sa parfaite connaissance de Shinjuku –un des quartiers de Tokyuo- est une
arme meurtrière.
L’atmosphère se dégageant du début du premier volume est mélancolique. Le
travail fait sur la psychologie des personnages est très bien réalisé.
Malheureusement le mangaka ne semble pas si à l’aise puisque dès que le
glas de la bataille a sonné, les questions que se posent Glass Heart
disparaissent. Son désir de tuer revient, les balles fusent, les cadavres
pleuvent mais jamais Glass Heart ne vacille. La tueuse renaît de ses
cendres !
Pour mettre en place l’avènement de la nouvelle City Hunter, il semblerait
que quatre volumes ne soient pas assez. Il aurait peut-être fallut en
écrire un cinquième pour pouvoir incorporer au prologue l’aspect
psychologique manquant à cette guerre.
Peut-être que Hojo désirait en finir rapidement avec son introduction pour
compter l’évolution psychologique de A-Xiang en tant que nouvelle City
Hunter ? C’est ce que semble compter les différentes affaires que devra
résoudre City Hunter –Ryo et A-Xiang-.
Tsukasa Hojo nous informe que ce manga n’est pas ‘la suite’ de City Hunter
mais une histoire se déroulant dans un « monde parallèle. » « Même si
certains personnages ont des noms semblables, ce sont des personnages
originaux sans aucun lien avec la série précédente. » Ce n’est toutefois
pas ce que l’on ressent en achetant et lisant le manga. Tout d’abord la
couverture du premier tome est trompeuse. Ryo y est bien présent en
compagnie de Glass Heart. De plus la manière d’aborder chacun des personnages
renvoie obligatoirement à City Hunter. Saeko est toujours la pulpeuse
inspectrice, umibozu/Falcon tient toujours le café Cat’s eyes et Ryo chasse
toujours tout ce qui porte un jupon. Seule Miki –la compagne d’Umibozu- a
disparu dans les premiers tomes. Elle fera son apparition plus tard sous
les traits d’une enfant qu’élèvera Umobozu. Là encore cela renvoie à sa
précédente série. Pour des personnages originaux, on repassera !
Alors pourquoi prévenir que cette nouvelle série n’est pas une suite ?
Etait-ce pour évite les critiques disant que le mangaka souhaite encore
surfer sur sa série à succès ? Ou bien est-ce pour éviter de devoir
respecter une chronologie ? Il semblerait que la meilleure solution soit la
seconde. Comme signalé au-dessus, Miki s’est vue rajeunir ; une relation
entre Makiumura –le frère ainé de Kaori- et Saeko a même été peinte ;
jusqu’à la première rencontre entre Kaori et Ryo complètement différente.
En faisant abstraction du passé, Tsukasa Hojo peut retravailler son œuvre
tout en y insérant de nouveaux personnages comme Xin Hong, le coéquipier de
Glass Heart durant leur formation de tueurs qu’elle tentera de tuer à la
fin de cette dernière. Ce personnage joue le rôle de bouffon, Ce qui
rappelle encore une fois l’atmosphère de City Hunter.
Malgré de nombreux rapprochements avec sa précédente série, nous pouvons
constater que Hojo arrive à trouver son rythme malgré un prologue
contestable. Le trait plus réaliste, l’univers plus sombre est la
mélancolie qui se dégage de cette œuvre rom avec le cocktail action-comique
de City Hunter. De plus chacune des missions que devront exécuter le
nouveau duo touchera l’âme de nos héros et ceux qui les côtoient., les
faisant évoluer psychologiquement. Aspect que City Hunter ne retranscrivait
pas. Le résultat est de permettre aux lecteurs de se sentir plus proches
des différents héros.
Il est souvent difficile d’égaler une série à succès, même par l’auteur
lui-même. Tsukasa Hojo est parvenu à créer ‘une suite’ dépassant son œuvre
précédente. Il est toutefois dommage que le mangaka n’assume pas cette
suite.
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